Carthage: Vers l'exécution de plus de 10 décisions de destruction
Un nombre "de 10 à 11 constructions anarchiques" bâties sur toute la zone limitrophe du site historique de Carthage feront, à priori, l'objet d'une décision de destruction qui sera bientôt exécutée, sur des étapes, en coordination entre les instances municipales, sécuritaires et celle en charge du patrimoine en Banlieue nord de Tunis.
La priorité sera donnée à la zone du Cirque de Carthage comme étant une partie de haute importance située au cœur du site historique et archéologique en Banlieue de Tunis classé patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco depuis 1979. L'urgence de traiter le cas des constructions illégales sur ce site historique et archéologique important est aussi dictée par sa dégradation notable ces dernières années nécessitant ainsi une intervention immédiate.
Cette décision a été annoncée au cours d’une réunion, tenue mardi, au siège de la commune de Carthage, entre les différents intervenants concernés par la mise en application de cette décision. Une lecture dans les données fournies par la commune de Carthage, permet de constater un nombre des décisions de destruction variable d'une année à l'autre, avec une nette évolution entre 2017 et 2018.
Suivant un cheminement chronologique, les décisions ont été au nombre de 16 en 2013, dont 9 exécutées-, alors qu'en 2014, seulement 2 décisions ont été prises et exécutées. Pour les années suivantes, 2015 et 2016, le nombre de décisions de destruction est respectivement de 18 et 26 décisions qui ont été prises, dont 4 exécutées pour 2015 et 6 cas de construction interrompus en leur retirant le permis de bâtir pour 2016.
Pour l'an 2017, les décisions de destruction des constructions anarchiques s'élèvent à 67. Seulement 44 décisions ont été appliquées alors que le reste (23) est demeuré inappliqué. En 2018, les décisions de destruction ont concernées quelque 57 constructions dont uniquement 36 exécutées. Les 20 restants non pas été touchées alors qu'un (1) cas a été ordonné d'interrompre les travaux.
L'Institut National du Patrimoine (INP) a été représenté à la réunion par deux responsables au site archéologique de Carthage, Moez Achour et Wajih Fadhlaoui, respectivement Conservateur principal et Conservateur du patrimoine au Musée de Carthage qui ont relevé l'importance de ces décisions qui devront "épargner le site pour qu’il ne soit pas relégué à la liste du patrimoine menacé".
Les décisions de destructions devront mettre en application les recommandations de la commission de l'Unesco qui avait récemment effectué une visite sur les lieux. En concertation avec la patrie tunisienne en charge du patrimoine, elle a recommandé de procéder à certaines mesures pour protéger le site et délimiter son périphérique. Les instances spécialisée de l'Unesco -équipées en système GPS de contrôle à distance- constatent souvent les moindres défaillances sur les sites classés dans les diverses régions du monde.
Moez Achour a rappelé la haute importance de ce site classé puisque "Carthage fût dans l'antiquité, l'une des trois grandes métropoles en Méditerranée, avec Rome et l'Alexandrie". A son avis, "indépendamment des recommandations de l'Unesco, la focalisation sur la destruction des constructions érigées sur le Cirque romain de Carthage est aussi guidée par un souci de préserver un site classé qui se trouve au coeur du site de Carthage". Il estime qu'il s'agit du "second cirque à l'échelle mondiale, de par sa dimension et son importance historique, après celui de Rome, le Circo Massimo - ou Circus Maximus en latin".
La Maire de Carthage, Hayet Bayoudh a relevé que ces décisions visent à revaloriser la place de choix du site historique, surtout que ceci coïncide avec les 40 ans du classement du site de Carthage sur la liste du patrimoine mondial de l'Humanité.
Au cours de la séance, le point a été mis sur les zones abritant des constructions anarchiques et qui seront concernées par la destruction. Les représentants de la municipalité et des instances sécuritaires à Carthage, ont insisté sur des décisions qui seront traités "au cas par cas".
TAP